Dictionnaire IMPERTINENT Lettre J "Les jeunes et les relations sociales "
Les étudiants du master 2 RH en alternance de l'Université Bretagne Sud (UBS) que j'ai eu la chance de rencontrer cette année, ont rédigé en plusieurs groupes ce post sur les "jeunes et les relations sociale". Qui de plus légitimes pour parler de sentiment sur ce sujet !
La consigne était de travailler sur ce qu'ils pouvaient dire sur les relations sociales non seulement en tant que professionnels des RH mais aussi en qualité de jeunes professionnels.
Je vais synthétiser les trois articles qu'ils ont rédigés en reprenant les deux idées fortes.
- la première est celle des relations sociales dans son sens courant, le lien social des jeunes dans la société et en entreprise aujourd'hui.
Après avoir rappeler les risques d'isolement qu'ils perçoivent de façon très lucide, ils insistent bien sur l'importance du lien social et particulièrement dans l'entreprise.
"on attend des relations de travail humaines et ouvertes, où l'on peut dialoguer, exprimer ses idées, poser des questions sans crainte. On est sensibles à l’ambiance, à l’écoute des managers, et à la coopération entre collègues. Le sens du collectif est central".
En somme, ils ne cherchent pas seulement un emploi, ils cherchent aussi un cadre social stable et humain. En entreprise, cela passe par des relations de confiance.
- la seconde idée est axée sur le dialogue social en entreprise. Ils reprennent un sondage réalisé par RDS à savoir que " les jeunes ne rejettent pas le principe du syndicat : 72 % estiment qu’ils sont nécessaires dans toutes les entreprises. Toutefois, seuls 16 % envisagent de s’y engager. Certains témoignent d’une difficulté à s’identifier à des syndicats perçus comme trop éloignés de leurs préoccupations (précarité, équilibre vie pro/vie perso, transition écologique...)".
Ils souhaitent pouvoir « piocher » dans les idées, sans devoir adhérer à une ligne politique unique.
L’engagement dans le dialogue social est également freiné par des obstacles d’ordre pratique. Le manque de temps, la mobilité professionnelle (CDD, alternance, stages).
En conclusion, les jeunes générations sont prêtes à s’engager mais appellent à une transformation du dialogue social. Elles attendent davantage de transparence, de proximité, de reconnaissance et de souplesse. Pour renouveler les relations sociales, entreprises et syndicats doivent relever le défi du décloisonnement et de l’inclusion des jeunes, en tenant compte de leurs aspirations et de leurs nouveaux rapports au travail. Sans cela, le risque est grand de voir se creuser davantage l’écart entre institutions représentatives et réalité vécue par les salariés de demain.
Bien évidemment les syndicats ou instances disent tous qu'ils y travaillent mais dans la réalité tout continue comme avant sans véritable bouleversement.... avec des employeurs qui ne souhaitent pas changé non plus.
Décalage qui n'a jamais été aussi grand avec un tournant plus politique du social depuis quelques mois...Les jeunes professionnels sont encore loin d'être entendus !
